Les voitures électriques poussent les constructeurs à leurs limites et menacent l’emploi

Carlos Tavares, PDG de Stellantis, a déclaré que la pression exercée sur les constructeurs automobiles traditionnels pour qu’ils accélèrent la transition vers les voitures électriques pourrait menacer les emplois et la qualité des véhicules eux-mêmes, car les entreprises automobiles peinent à gérer les coûts élevés de la production de véhicules électrifiés et purement électriques.

Lors d’une interview accordée à la conférence Reuters Next, M. Tavares a déclaré que ces nouveaux coûts dépassent les limites de ce que l’industrie automobile peut supporter et qu’ils pourraient également obliger certains constructeurs à facturer des prix plus élevés pour leurs voitures (et à en vendre moins), ou peut-être à accepter des marges plus faibles, bien que, selon lui, ces deux scénarios conduisent à des réductions. Et il s’agit d’une pression exercée non seulement par les consommateurs, mais aussi par les gouvernements nationaux et les investisseurs.

« Ce qui a été décidé, c’est d’imposer à l’industrie automobile une électrification qui entraîne un surcoût de 50 % par rapport à un véhicule classique », a-t-il déclaré. « Il est impossible de répercuter 50 % des coûts supplémentaires sur le consommateur final, car la plupart des membres de la classe moyenne ne pourront pas se le permettre. Par ailleurs, un rapport de Bloomberg New Energy Finance (BNEF) pourrait inverser cette tendance, en prévoyant que les prix des batteries pourraient augmenter d’ici 2023 en raison de problèmes de chaîne d’approvisionnement.

Le patron de Stellantis a également déclaré que la façon dont son entreprise tente d’éviter la réduction des coûts est d’augmenter la productivité à un taux beaucoup plus élevé que la norme de l’industrie. « Au cours des cinq prochaines années, nous devons digérer une productivité de 10 % par an… Dans un secteur qui a l’habitude de fournir une productivité de 2 à 3 %, l’avenir nous dira qui sera capable de gérer cela et qui échouera ». Nous poussons l’industrie à ses limites.

Bien que l’on s’attende à ce que les coûts des voitures électriques diminuent, certains analystes prévoient que les voitures hybrides et les voitures à moteur à combustion interne n’atteindront pas la parité des prix avant la seconde moitié de cette décennie, selon EuropeAutonews. Avec Mercedes-Benz, Stellantis investit également dans Factorial Energy pour développer la technologie des batteries à l’état solide, qui pourrait commencer à être utilisée dans certains modèles de niche vers la fin de la décennie.

Sur le plan financier, bien que des géants de l’automobile tels que Stellantis aient déjà une expérience notable et remarquable dans ce secteur, les investisseurs continuent d’accorder plus de valeur aux entreprises qui se consacrent à la construction de voitures électriques telles que Tesla ou Rivian qu’à une entité qui possède pas moins de 14 marques (qui restent par ailleurs très rentables).

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